Mission octobre 2023 : compte-rendu

 

Lundi 9 octobre : Après une escale rapide à Roland Garros (aéroport de St Denis de La Réunion), j’arrive, comme prévu, à Tuléar vers 10h45.

Un taxi m’amène « Chez Alain » et je saute dans la douche avant d’aller déjeuner tranquillement. Dans l’après-midi … un peu de sieste pour récupérer du manque de sommeil dans l’avion.

 

Mardi 10 octobre : Je passe en centre-ville pour faire du change chez un Karany et acheter des unités pour mon téléphone. Ensuite, je vais chez ADES pour récupérer et payer les deux foyers supplémentaires « économiques » (qui permettent d’économiser au moins 50 % du bois) que j’avais commandé en juin pour la cantine d’Ampasikibo. J’en profite pour prendre RDV avec le directeur national d’ADES. Le RDV est pris pour le 26 à 15h, j’ai, en effet, dans l’idée d’étudier avec lui les possibilités d’un partenariat sur notre zone d’intervention tant je vois « défiler » en brousse les quantités de bois et de charbon de bois. A Tsaragiso, j’ai depuis huit ou dix ans, un foyer ADES et je constate à chaque utilisation l’économie spectaculaire réalisée sur le charbon de bois, sans parler du bien écologique.

A 17h, je reçois les deux entrepreneurs « restant ». Car nous avons eu un gros problème avec le troisième M. Lalao (entreprise GCM) qui était à Tana depuis fin juin en principe pour commander les tôles de 0,6 mm d’épaisseur pour ses deux chantiers (Ankaray sud et Beravy Ambala) mais il en a profité pour se faire soigner et … il est resté à Tana. J’ai essayé de lui téléphoner à plusieurs reprises et je lui ai envoyé des mails …. sans aucune réponse. En juillet, j’apprends qu’il est retombé malade et que son frère qui habite Tana s’occupe de lui. Début août (depuis mes vacances en Hte Loire) j’apprends qu’il est hospitalisé. Je sais par M. Naivoson que ses deux chantiers sont effectivement à l’arrêt depuis fin juin. Rentré de vacances le 25 août, j’appelle encore, mais je contacte surtout M. Albert (entreprise GECIP) pour lui demander d’aller voir Mme Lalao pour avoir des nouvelles de son mari. Il apprend que M. Lalao va mieux et qu’il rentrera début septembre à Tuléar avec les tôles et de plus M. Lalao a dit à sa femme que les chantiers seront terminés vers le 15 septembre !

Mais le 15 septembre, M. Lalao n’est toujours pas rentré de Tana et les chantiers sont toujours à l’arrêt !

La mission approche, ces deux inaugurations n’auront donc pas lieu, j’adapte alors mon emploi du temps pour organiser, au plus vite la reprise de ces chantiers par les 2 autres entrepreneurs. Que M. Lalao soit malade, on ne peut que le déplorer et lui souhaiter une meilleure santé … si possible. Mais que depuis 3 mois et demi, il reste muet, sans aucune réponse à toutes les tentatives de contacts, c’est juste incroyable, scandaleux et inadmissible ! Car son frère de Tana, que je connais et que j’ai aussi essayé de contacter par mail et par téléphone, n’est pas malade lui et aurait très bien pu donner des informations. Il y a donc là une ferme volonté d’observer un mur du silence.

A partir de maintenant, M. Lalao est évidemment « rayé de la carte » et  de ses deux chantiers (un mail « officiel lui a été envoyé le 1er novembre avec copies aux deux maires concernés par les chantiers.)

J’en reviens donc à nos deux entrepreneurs restants que j’informe complètement du déroulé de l’affaire et à qui je propose de m’accompagner le dimanche 15 sur ces deux chantiers pour en constater l’état, pour noter ce qu’il reste à faire et pour me faire très vite leurs devis de finition. J’établis avec eux un planning prévisionnel d’où il ressort que :

  • Ils me remettent leurs devis avant la fin de la mission
  • le 31 octobre (je serai chez moi le 30 au matin), après négociation, j’aurai choisi quel entrepreneur reprendra tel chantier
  • le 1er novembre, je pourrai faire les virements pour les avances de démarrage
  • entre le 10 et le 15 novembre maximum ; les virements seront crédités sur les comptes des entrepreneurs
  • le 25 novembre maxi : ils seront revenus de Tana avec les tôles et les amèneront sur les chantiers
  • Au plus tard le 28 novembre, les travaux reprendront
  • 15 décembre maxi : fin des chantiers.
  • Les inaugurations auront lieu à l’occasion de la mission du mois de mars.

Nous allons espérer que ce planning se réalise aux dates indiquées ci-dessus. (vous le saurez début mars, dans le prochain Zébu).

A part ça, je leur donne un autre RDV : le 17 octobre pour aller voir, avec le maire Cheffelin, les possibilités de réaliser un grand pont dans le cadre du « point noir » de la piste qui mène d’Analamisampy à Ankaray sud et pour faire la réception provisoire du Centre de soins d’Ambovotsiritsy.

 

Mercredi 11 octobre : C’est le départ en brousse, mais avant, je passe récupérer 3 nattes et 20 coussins destinés à la salle des préscolaires de Beravy Ambala (pour le « coin sieste »), j’achète aussi un pack d’eau minérale, 1 litre d’huile et quelques THB. Pour finir, je trouve la seule station-service de Tuléar où l’on peut payer par carte, je vérifie le plein du 4x4 et j’achète 10 litres d’essence et 20 litres de gas-oil dans leur bidon respectif.

A Milenake, je passe voir Naivoson pour lui dire bonjour et je file ensuite à Tsaragiso où je sais qu’il y a du ménage à faire.

Tsaragiso ; ouverture de la porte (je suis maintenant le seul à avoir la clé depuis le changement de serrure du 24 juin) … je constate qu’il n’y a pas eu de vol. Mais effectivement, le sable et la poussière sont entrés dans la maison …. il y a du boulot !

Spontanément, Laïmaro, son frère Tolotra et Patrick (le chauffeur) m’aident pendant que je nettoie les WC, la douche et le lavabo, nous travaillons pendant presque deux heures. Il est midi, la faim se fait sentir, je vais à Ankililoake pour manger.

Quand je reviens à Tsaragiso, les deux frangins ont balayé la terrasse qui en avait bien besoin. Après une nouvelle heure de boulot, la maison est presque présentable. Juste avant d’aller déjeuner, j’avais préparé de la pâte à pain que je ferai cuire tout à l’heure. Je donne des draps et dessus de lit à laver à Mme Veloson et je fais tourner le groupe pendant 45 mn histoire de voir qu’il n’a pas de problème et aussi pour rafraîchir les boissons. J’épluche 1/2 kilo de pomme de terre pour faire des frites ce soir que je dégusterai après une soupe Minestrone. Je fais cuire mon pain (250 gr) et je prends conscience de la catastrophe …. j’ai complètement oublié d’acheter des Vache qui rit !

 

Jeudi 12 octobre : Je récupère Naivoson à 7h à Ankaraobato et nous partons pour une journée marathon muni du pied à coulisse acheté dès le mois de juillet pour vérifier l’épaisseur des tôles des réalisations de l’année, mais aussi des trois années précédentes : 2020, 2021 et 2022. Sur ma demande, Naivoson a fait fabriquer une échelle métallique de 3m (en deux parties). Nous enchaînons les villages d’Ankiliabo, Antseva, Antanilebe, Namaboha, Ampasikibo, Ambahija, Matsa, Ambovotsiritsy, Analamisampy …. Pour rappel, les tôles doivent être de 0,6 mm d’épaisseur et nous relevons les épaisseurs suivantes : 0,6 mm, 0,5 mm, 0,4 mm, 0,3 mm, et même des 0,2 mm ! (ces dernières (les 0,2 et 0,3) sur des chantiers réalisés par M. Lalao en 2021 et 2022 … je commence à comprendre ce qui l’a fait rester à Tana depuis fin juin!).

Chaque entrepreneur recevra, les relevés qui le concernent.

A part ça, nous tenons la réunion prévue à 10h à Ankaray sud pour expliquer au village les problèmes qui ont eu pour conséquence l’arrêt du chantier et ce qui va être fait dès la fin octobre pour remédier à cela. Je liste le planning prévisionnel et j’annonce que dimanche 15 (dans 3 jours), nous reviendrons avec nos deux entrepreneurs, pour qu’ils constatent ce qu’il reste à faire de façon à pouvoir me faire des devis. Les villageois me remercient et ont bien compris que la faute n’est pas le fait de Projet Action. Ils sont heureux, et ils le disent, que je sois venu les voir pour les informer.

 

Vendredi 13 octobre : 7h30 ; Je passe prendre Naivoson à Milenake pour la 2e journée « pied à coulisse » et nous allons successivement à Beroroha, Marofoty, Antandroke, Ankadobarika, Betakilotse. Il est 10h et nous avons RDV à Beravy Ambala pour expliquer, comme à Ankaray sud, ce qu’il s’est passé. Là aussi, les villageois me remercient d’être venu pour les informer. Ils en profitent pour me parler d’un passage difficile pour le franchissement d’un canal juste avant d’arriver au village (nous nous en étions aperçus en venant). Nous regarderons cela de près dimanche avec les entrepreneurs.

Je veux aller à Bevala pour voir si le Centre de soins a été équipé d’une table d’accouchement et pour mesurer l’épaisseur des tôles, mais la piste la plus directe n’est toujours pas praticable, il nous faut donc repasser par Tsianisiha et Ankaraobato. Il est midi et nos ventres crient famine, mais comme aucune fourmi n’est repérée, nous crions dans le pick-up « on a faim ! ». Arrêt à Tsianisiha où nous faisons l’acquisition de 6 « bok-bok » (un beignet à la densité proche de celle du mercure) dommage que les bok-bok ne soient pas des merveilles ! Sur la RN9 jusqu’à Ankaraobato où un nouvel arrêt nous permet d’acquérir 3 petites assiettes de spaghettis avec sauce. C’est froid, mais … Nous arrivons enfin à Bevala en passant par Anteteza et Tranolahatse. Au CSB, l’infirmière est toute surprise de nous voir. Il n’y a toujours pas de table d’accouchement, mais le médecin inspecteur a livrer deux lits métalliques à roulettes, dont un sert pour les accouchements. Au passage, l’infirmière nous dit que les femmes qui accouchent repartent chez elles environ 4 heures après l’accouchement. Quant à la fréquentation du CSB, elle est intense, l’infirmière nous liste les 7 ou 8 villages ou hameaux qui viennent à Bevala pour consulter, se faire soigner ou accoucher.

Cela « fait du bien » d’entendre ça ; un Centre de soins qui a un tel succès nous confirme de belle façon la bonne idée que nous avons eu de le réaliser (en 2021 avec inauguration en janvier 2022).

A part ça, je remarque des trous, plus ou moins grands, dans le sol de la terrasse et du couloir central, il faudra que j’en parle dimanche à M. Manitra, l’entrepreneur qui a assuré la construction de ce CSB, car ces trous me semblent tout à fait anormaux deux ans après la construction.

A propos de l’épaisseur des tôles, outre le fait de prendre conscience de l’agissement des entrepreneurs et de l’absence totale de contrôle de notre ex salarié « je leur faisais confiance » m’a-t-il déjà dit … une « confiance » qui a dû être appréciée par certains entrepreneurs. Depuis le mois de juin 2023, j’ai prévenu les entrepreneurs : « l’oubli » de contrôle est terminé ; je vérifierai moi-même les épaisseurs ». Ce qui a été constaté sur ces deux derniers jours sera un des points dans la balance pour l’attribution des chantiers à venir.

 

Samedi 14 octobre : J’ai RDV avec M. le maire de Tsianisiha à 8h30 pour le solde du remboursement du prêt à 0 % d’intérêts accordé en 2013 pour tout ce qui était « meuble » de la gargote. Pour rappel, en mars 2023 j’avais rencontré le maire à ce sujet en demandant un remboursement total (il restait 1233000 Ar à rembourser) en juin 2023, mais en juin, il ne m’avait remboursé que 400000 Ar en me disant « le reste dans un mois ou en octobre ». 8h30, M. le maire n’est pas à son bureau, quelqu’un va le chercher, il arrive : « Bonjour M. le Maire », « Bonjour Président » ; « vous savez pourquoi nous avions RDV, vous avez l’argent ? ». Il éclate de rire, un rire faussement amusé. « Ah l’argent, il n’y a pas d’argent », « M. le Maire vous vous souvenez très bien ce que j’avais dit au mois de mars ; un non-remboursement total pourrait fortement compromettre le partenariat entre Projet Action et votre commune, alors bonsoir M. le Maire », je lui serre la main et je remonte dans le pick-up direction Tuléar.

Arrivée à l’hôtel « Chez Alain » où je dois retrouver Françoise, une marraine de La Réunion, déjà venue en mission en 2019. Françoise est sortie, elle ne tardera pas, je prends un café en l’attendant. Françoise arrive alors on « papote » et nous allons au resto « Le Jardin ».

De retour « Chez Alain », nous recevons à 15h Marie, la brodeuse, qui me livre les 55 sacs « épices » commandés en juin et Françoise souhaite faire compléter par des motifs supplémentaires sa nappe réalisée en 2022 par Mme Lisa. Le rendez-vous est pris pour récupérer la nappe dimanche 22.

 

Dimanche 15 octobre : A 6h30 petit-déjeuner, à 7h, nous chargeons le pick-up avec les 3 foyers ADES, la grande marmite, les 120 assiettes alu et les 120 cuillères à soupe, ma glacière et les sacs et valise. A 7h30, les deux entrepreneurs sont là, nous pouvons y aller. En route pour Beravy Ambala et Ankaray sud, pour que les entrepreneurs voient ce qu’il reste à faire, mais aussi un RDV à Ampasikibo pour indiquer aux villages l’étendu du débroussaillage et dessouchage à réaliser pour les travaux préparatoires des 320m de point noir de la piste qui mène à Ambovotsiritsy. Et au milieu de tout ça, un repas nous sera, en principe, préparé à Analamisampy chez le surveillant général du CEG.

Tout se passe comme prévu. A Beravy Ambala, nous faisons aussi les relevés nécessaires pour le radier et le dalot qu’il serait utile de réaliser. Le village est là, heureux de constater que ce qui a été dit vendredi se réalise avec la présence des entrepreneurs. A Ampasikibo, une bonne délégation des villages assiste consciencieusement à la description de l’entrepreneur pour le débroussaillage et dessouchage … sur 4m de large ! Bon accueil à Ankaray avec des villageois très satisfaits eux aussi de notre venue avec les entrepreneurs.

Et le repas d’Analamisampy se révélera excellent avec, en prime, une THB manitse (fraîche) … une belle journée donc !

Dans la voiture, j’ai pensé à parler à M. Manitra des trous sur le sol du CSB de Bevala ; M. Manitra croit en connaître la raison : il me dit que l’endroit où le CSB a été construit a été choisi par le village et cet endroit a été pendant des décennies, voir plus, un parc à zébus. L’entassement des matières, même si le lieu a été « aplani », a pu provoquer une réaction chimique sur le béton  … ? Que faudrait-il faire ? « creuser sur au moins 30 cm, enlever et dégager tous les gravats et refaire complètement le sol » . Je dis alors à M. Manitra d’aller dès que possible à Bevala et de me faire un devis.

Retour à Milenake où nous laissons Naivoson. Pour le reste, les entrepreneurs descendent à Mangily puisque Françoise et moi séjournerons pendant 5 jours « Sur la plage Chez Cécile » (nous n’avons qu’un 4x4 et  cela m’évitera de penser, en plus, aux achats et à la préparation de mes repas ).

 

Lundi 16 octobre : A 8h40, nous prenons Naivoson à Milenake et nous sommes à 9h à Ankiliabo pour la première inauguration de la mission : les 6 « ponts-dalots ». Je signale que nous n’appelons pas cela « inauguration » mais « ouverture officielle » à cause de la campagne pour les présidentielles qui a été ouverte le 10 octobre, le premier tour de l’élection étant prévu le 16 novembre. Une bonne délégation du village nous accueille ; les petits discours dont celui de M. le maire soulignent tous la parfaire réalisation de ces 6 ponts-dalots : « ils sont beaux, solides et utiles tous les jours à des centaines de personnes et nous n’avions jamais vu ça, aucun autre village n’a ça ! ». Il est évidemment très réconfortant d’entendre ce genre de discours qui est une belle satisfaction et une grande récompense pour Projet Action et tous ses parrains et donateurs.

Avant de partir pour Antanilebe, on nous offre des boissons … « manitses » elles aussi. Il est presque 10h et il fait déjà chaud.

Nous avons environ 25km à faire et nous arrivons avec 5mn d’avance à Antanilebe. Il est presque 11h et les villageois sont nombreux pour nous accueillir pour l’ouverture officielle de l’école primaire de 4 salles + un bureau de directeur et la grande salle dédiée aux préscolaires.

Discours de bienvenue et beaucoup de remerciements pour cette école magnifique « équipée » de plus d’une salle adaptée aux préscolaires « A part Ankiliabo et maintenant Antanilebe, aucun autre village de la commune n’a de salle préscolaire, c’est une fierté pour nous » nous dit le chef du village. M. le Maire souligne les réalisations de Projet Action « le CEG d’Antseva en 2020, son agrandissement en 2022, l’école primaire et la salle préscolaire d’Ankiliabo en 2022, les ponts-dalots d’Ankiliabo en 2023 et cette belle école primaire avec salle préscolaire d’Antanilebe en 2023 … Un très grand MERCI à Projet Action » Beaucoup d’applaudissements et des cris … arrêtez, vous allez nous faire rougir !

A l’occasion de ma prise de parole, j’offre deux livres, en 50 ex chacun pour les préscolaires : « J’apprends à compter » et « Mon premier alphabet »

On m’offre un mouton qui n’a pas l’air de vouloir quitter son village ! Le repas qui suit est apprécié de tous les invités « triés sur le volet », poulet et chèvre au menu accompagnés de boissons. Au revoir Antanilebe !

 

Mardi 17 octobre : Les entrepreneurs à l’heure « Chez Cécile », il est 7h30, nous pouvons y aller, près de 80km à parcourir pour rejoindre Analamisampy où nous devons faire le repérage et les relevés pour un pont qui serait situé en plein milieu du point noir de la piste entre Analamisampy et Ankaray. Le point noir en lui-même fait plusieurs centaines de mètres, mais il ne peut pas figurer dans les projets 2024 pour cause du refus d’un propriétaire de laisser passer le nouveau tracé sur son terrain. J’ai pensé, en début de mission, que nous pourrions, au moins, réaliser ce pont à la condition que le terrain nécessaire n’appartienne pas à ce propriétaire récalcitrant. M. le maire nous ayant fait savoir par téléphone avant-hier soir que c’était OK, ce projet (d’une grande utilité) peut prendre forme. Nous arrivons sur place peu après 9h15, nous sommes dans les temps et l’examen du site commence : il faudra deux murs de soutènement dont un de plus de 15m de long, le pont lui-même fera 13m de long dont 10m entre les deux assises (sur 3m de large). Vu la portée de 10m, il faudra, bien sûr, un  « pilier » de soutien central. Les entrepreneurs ont pris toutes les mesures nécessaires, nous pouvons nous diriger vers Ampasikibo pour l’ouverture officielle de la cantine.

Mais, avant cela, nous faisons une halte surprise de 5mn au Lycée d’Analamisampy qui est en train de fêter son 1er anniversaire. Je fais un petit discours pour dire bonjour et pour m’associer à cette fête et je leur annonce l’avancée du projet bibliothèque qui sera réalisée en 2024 avec des coffres métalliques spéciaux contre les souris et l’arrivée de plus de 300 livres dans un premier temps. Je vous embrasse tous, mais je suis obligé de vous quitter pour un RDV à Ampasikibo.

Nous sommes à l’heure au RDV d’Ampasikibo où une assistance fournie nous attend. Discours de bienvenue du chef de village et du directeur de l’école, les remerciements coulent à flots pour « la plus belle et la plus fonctionnelle cantine de tout le district, voir de toute la région ! », « merci à vous pour ces remerciements, il est vrai que ce projet ne s’est pas fait tout seul, c’est le fruit de plusieurs rencontres avec le village et les responsables de la cantine et de l’école … les effectifs, la façon de servir les repas, le besoin d’un lieu de stockage sécurisé, une cuisine fonctionnelle et un grand réfectoire avec deux tables en béton de 11m de long permettant la prise de repas de 120 à 125 enfants en même temps. Jusqu’à maintenant le repas se prenait en 15 services d’environ 15 mn en commençant à 9h le matin jusqu’à 13h. Il pourra maintenant se dérouler de 11h30 à 13h maximum. Tout cela ne va pas seulement apporter une grosse amélioration pour les repas, mais aussi pour le déroulement des cours, car je vous laisse imaginer l’organisation des groupes de 32 élèves qu’il fallait « envoyer » toutes les 12 ou 15mn pour aller manger, tout cela avec certaines classes ayant des effectifs de 60 à 80 élèves !

« Projet Action est très fière de cette réalisation et se tiendra informée de son bon fonctionnement » (je prévois de retourner en mars à Ampasikibo en y restant au moins 2 à 3 heures ….pour voir).

Arrive le moment des surprises : nous descendons du pick-up les 3 foyers économiques ADES et disposons sur une table les 120 assiettes alu et les 120 cuillères à soupe achetées à Saugues (Hte Loire) chez Emmaüs. Le village n’en revient pas, des « Oh ! », des applaudissements et des cris viennent saluer ces surprises … vous auriez dû venir pour voir ça !

De mémoire, les parents d’élèves m’ont offert une chèvre. Les enfants ont chanté et c’était beau.

A part ça, le besoin d’une salle dédiée aux préscolaires est exprimé … j’en prends note.

Nous disons au revoir à Ampasikibo, car nous devons aller à Ambovotsiritsy pour faire la réception provisoire du Centre de soins avec M. Manitra l’entrepreneur. Ce chantier a eu beaucoup de retard, il a été terminé hier, il était temps car l’ouverture officielle a lieu après-demain jeudi !

Nous arrivons à Ambovotsiritsy en 30 ou 40mn et quelques centaines de secousses, non sans avoir été envahis et stoppés par une subite tempête de poussière, en quelques secondes, d’abord un petit vent puis un vent très fort et la poussière nous envahi, nous ne voyons plus à 3m, entourés par des murs de poussière qui semblent mesurer plusieurs dizaines de mètres de hauteur, c’était très impressionnant et presque terrifiant, il pleuvait aussi. Heureusement, cela n’a duré que quelques minutes. Le Centre de soins est réceptionné en moins d’une heure. Nous pouvons repartir vers Milenake et Mangily.

Le temps est clair, c’est bizarre.

 

Mercredi 18 octobre : Ce matin, c’est plus cool ; nous ne démarrons qu’à 9h30 pour rejoindre Naivoson un peu avant 11h à Ankilimalinike. L’objectif étant de prendre contact avec cette commune (la 8e) pour mieux la connaître. M. le maire est là, avec son équipe et tous les chefs de villages de la commune. J’avais souhaité rencontrer également les villageois mais il ne sont pas là et j’en demande la raison. M. le maire me dit que les villageois sont là en me montrant les chefs de villages … petite discussion sur « chef de village » et « villageois », mais passons, j’enchaîne en exposant le pourquoi de cette rencontre et je demande à l’assistance de me donner les 3 besoins prioritaires de la commune et là encore … on ne se comprend pas bien puisqu’il me donnent 3 … douzaines de besoins prioritaires : des écoles primaires, des salles préscolaires, un Centre de soins, des salles polyvalentes … etc. Je renonce à la mise au point de la différence existant entre 3 et 36 (ça fera gagner du temps) et je prends note en posant des questions sur l’existant, les distances entre ces villages et le chef-lieu de commune, le nombre d’habitants … et, par exemple ; pourquoi un Centre de soins à Rano Be ? « parce que c’est un village de 3500 habitants et qu’il est éloigné de 15km du CSB d’Ankilimalinike, de plus il y a quelques hameaux autour qui augmentent le nombre de villageois très éloignés du chef-lieu de commune. » On me parle aussi du CEG qui est dans un triste état. Je demande à voir ce CEG, nous y allons avec une petite délégation dont le directeur et la vision de ce bâtiment fait penser à un pays en guerre. Il n’y a pas de mot pour décrire précisément le « tableau », peut-être « apocalypse » ? « missile » ? « déstructuré » ? Je ne sais pas quoi dire alors je décide de ne rien dire ! Nous retournons à la mairie pour le repas offert par M. le maire. « Je reviendrai en mars pour vous dire si Projet Action peut faire quelque chose en 2024 ».

 

Jeudi 19 octobre : A 9h30, nous prenons Naivoson à Milenake direction Ambovotsiritsy pour l’ouverture officielle du CSB1 réalisé cette année. A 300 ou 400m du village nous sommes arrêtés par une foule venue à notre rencontre ; cris, excitation et accordéon, il y a une charrette et on nous « invite » (en fait, on n’a pas le choix!) Françoise et moi à monter dedans, on m’a déjà fait le coup à Milenake une fois, mais c’était il y a plus de 15 ans et franchement, j’appréhende l’opération. Je me cramponne et je dis à Françoise de faire de même. Petite précision, il n’y a pas de zébus, mais simplement deux jeunes qui en font office. Nous arrivons au lieu devant le CSB avec la foule excitée tout autour de la charrette (laquelle garde son calme). Inutile de vous dire que la poussière est de la partie. Bon, je m’assois où ?

Après quelques minutes de retour au calme, les discours commencent : des « bienvenues » et des « MERCIS », énormément de mercis, mais l’originalité de l’accueil avec sa fanfare de cris en tout genre en ont dit déjà long sur ce grand et beau jour et sur l’objet de cette ouverture officielle. On entend des « merci Projet Action », « merci aux parrains et donateurs pour ce qu’ils ont permis de faire en soutenant Projet Action », « merci à Philippe qui commence à bien nous connaître et qui est toujours le bienvenu ici », « grâce à ce CSB, des vies vont être sauvées, tout le monde doit en avoir bien conscience, les accouchements à même la terre, dans une case, c’est fini, vous comprenez, c’est fini ! »

L’infirmier nommé par le Médecin Inspecteur est présent et il prend la parole « Bonjour Ambovotsiritsy ! C’est vraiment un grand jour aujourd’hui, grâce à Projet Action, grâce à M. le Maire, grâce au ministère de la santé et à vous tous au village qui avez participé aux travaux pour le bien de vos enfants et de vos parents, pour le bien de tous, pour que la santé s’améliore. Dès demain, je serai à votre disposition, ce Centre de soins est à vous et je suis là pour le faire fonctionner ».

Dans mon intervention, je reprends en partie ce qu’a dit l’infirmier « si ce CSB existe, c’est grâce à nous tous, seul, on ne fait pas grand-chose, ensemble, on peut faire de grandes choses. Au nom de tous les parrains et donateurs de Projet Action, je vous le dis aujourd’hui, nous sommes très fiers de ce CSB et j’adresse toutes mes félicitations à tous ceux et toutes celles qui ont œuvré, en France et ici à Madagascar pour que nous vivions ce grand jour dans la joie. C’est un grand bonheur et je suis heureux de le vivre avec vous ».

Viens le temps du repas qui se déroule dans la même ambiance euphorique et, sauf erreur de ma part … elle était fraîche.

C’est l’au revoir au village et nous partons avec M. le Maire pour constater les bons résultats des travaux de débroussaillage et de dessouchage du point noir de la piste vers Ampasikibo. Arrivés sur place, nous constatons que le (gros) boulot a été parfaitement réalisé ; les travaux sur ces 320m ne peuvent pas ne pas être réalisés en 2024 !

 

Vendredi 20 octobre : Petit-déjeuner tranquille à Mangily et nous rentrons à Tuléar où je veux essayer de voir M.  le Médecin Inspecteur, même si nous n’avons pas RDV et, par chance, il est là et me reçoit avec un « Ah, bonjour Philippe, comment allez-vous ? ». Je pense qu’il s’attendait à ma visite, car hier, j’en ai parlé avec l’infirmier nommé à Ambovotsiritsy. Je veux, bien sûr, lui parler de la demande et du projet 2024 de faire un CSB1 à Rano Be, je veux m’assurer qu’il est toujours dans de bonnes dispositions pour nommer un personnel dans l’hypothèse où nous ferions ce CSB. Il me semble déjà au courant et me rassure rapidement, il est parfaitement d’accord d’autant plus que Rano Be est à 15km du CSB d’Ankilimalike.

Nous échangeons sur divers sujets et je le salue en lui disant que notre budget sera voté en février et que je lui annoncerai, je l’espère, la réalisation du CSB à l’occasion de ma mission de mars.

Nous avons encore le temps de passer voir notre atelier de menuiserie à propos du paiement du solde des meubles 2023. Mme Bernadette, la patronne, est là, elle nous reçoit et je lui annonce que je lui ferai un virement d’environ 25 % (après les 50 % versés à la commande) vers début novembre. Le solde sera versé normalement avant Noël lorsque son équipe aura vérifié et rectifié les meubles de Beravy Ambala et d’Ankaray et ceci lorsque ces deux écoles seront terminées.

Nous rentrons « Chez Alain » et allons ensuite déjeuner « Au Jardin », je devrais dire « je vais déjeuner et Françoise me tiendra compagnie puisqu’elle ne mange pas le midi depuis … un certain temps ».

Un peu de repos l’après-midi et dîner « Chez Alain ».

 

Samedi 21 octobre : Après le petit-déjeuner, c’est l’au revoir à Françoise qui va attendre jusqu’à lundi son vol direct pour La Réunion. De mon côté, je repars en brousse pour une fin de mission un peu plus calme. Nous refaisons le plein du 4x4 et direction Tsaragiso où je retrouve Romain, aperçu en coup de vent il y a trois jours en passant prendre quelque chose dans ma maison.

Cela fait 4 ans, au moins que je n’ai pas vu Romain, nous avons forcément pas mal de choses à nous dire. Après son BAC PRO au lycée technique d’Ankaraobato, il a fini ses études à l’IST à Tuléar avec licence et maîtrise, il est devenu un grand spécialiste en agriculture et depuis un peu plus d’un an, il est stagiaire dans un organisme qui s’occupe de différentes choses dont des « expertises en agriculture ». Son problème c’est qu’il n’est pas salarié et qu’il perçoit une indemnité de 200000 Ar et … c’est moins que le SMIC !

Comme il est presque midi et que je n’ai pas eu le temps de faire des achats, j’emmène Romain au resto à Ankililoake. Le resto doit connaître quelques problèmes de fonctionnement, car à midi pile, il ne reste que deux portions de riz avec zébu sauce tsaramaso (haricots blancs) ; c’est fâcheux, car j’avais également invité Patrick le chauffeur, lequel se retire aussitôt pour nous laisser les deux portions.

La discussion avec Romain se poursuit ; il a envie de trouver autre chose que son stage et sa maigre indemnité. Nous évoquons plusieurs idées, dont une : devenir enseignant au CFP. Romain doit repartir lundi matin dans le sud et je lui propose que nous essayions de voir Sébastien (directeur du CFP) lundi avant 8h pour lui parler de ce projet et lui demander des conseils. Romain a l’air très content de cette perspective.

En sortant du resto, je vais acheter quelques légumes (poireaux, navets, choux, carottes, oignons et pomme de terre) pour un projet frites pour ce soir et pot-au-feu pour demain. Il faudra que je revienne demain, car le boucher est parti et je n’ai trouvé ni cornichons ni citrons confits.

Comme je dois voir Mme Perline pour l’ESN, je lui téléphone, elle décroche et je lui dis que j’arrive chez elle dans 10 minutes avec Romain. Cela me fait penser à la nouvelle dont Romain m’a parlé à Tsaragiso …. il a une copine et cette copine est Karina la deuxième fille de Perline. Romain aura 30 ans le 10 février prochain et Karina (une grande et jolie jeune femme) a 19 ans, mais chut, cela reste entre nous car le père de Karina chez qui elle vie n’est pas au courant ! (mais comme il n’est pas parrain, il ne recevra pas le Zébu!)

Nous arrivons chez Perline et son nouveau mari. Ils viennent d’avoir leur 2e enfant (c’est le 5e pour Perline). Nous faisons le point sur l’ESN et je règle à Perline ce que je lui dois. Les 100 réunions se sont bien passées et, au total accueilli plus de 5000 participants (voir article sur ce sujet dans ce Zébu).

Nous rentrons à Tsaragiso où je prépare vite une pâte à pain, mise à l’abri dans le frigo avant que je balaye la maison que je n’ai pas occupée depuis une semaine. J’épluche 1/2 kilo de pomme de terre pour une bonne portion de frites pour ce soir. Tout ce travail étant fait, j’arrête le groupe qui tournait depuis 40mn pour rafraîchir les boissons, je prépare un verre et j’attrape le décapsuleur … la suite est top secret !

 

Dimanche 22 octobre : Aujourd’hui c’est repos. Je fais un saut à Ankililoake (à 3 km) pour différentes choses, mais le boucher est encore parti et les boutiques Karany (les indos-Pakistanais) sont fermées donc pas de citrons confits ni d’hypothétiques cornichons.

 

Lundi 23 octobre : A 7h30, nous sommes au CFP avec Romain. Sébastien est là, tant mieux, je lui expose l’objet de notre visite, il comprend bien et nous dit qu’il recrute tous les ans ; il faut que Romain fasse un dossier : CV, études, diplômes, expérience professionnelle. Je demande à Sébastien s’il est judicieux que je fasse une lettre d’appui à la demande de Romain, Sébastien trouve que l’idée est très bonne. Le processus est le suivant : si la candidature est retenue, Romain sera embauché comme suppléant pendant un an ou deux (donc malheureusement sans salaire!), ensuite, il sera embauché.

Bon, ce n’est peut-être pas le Pérou, mais Romain est tout à fait partant pour essayer. (Je ferai ma lettre d’appui que j’enverrai le 2 novembre).

J’ai enfin pu acheter un peu de zébu (700gr) dans des morceaux un peu « dépareillés » quant aux cornichons et citrons confits … introuvables. Je peux néanmoins préparer et cuisiner mon pot-au-feu pour ce soir avec un invité : Patrick … pour compenser l’invitation manquée de samedi midi au resto. Je refais du pain.

Le pot-au-feu juste réchauffé et servi bien chaud, je dis à Patrick que c’est un plat traditionnel français et je lui sers une bonne assiette avec du gros sel sur la table. Patrick a l’air d’apprécier la viande et tous les légumes, « c’est un plat traditionnel français ? » me dit-il « oui, oui, beaucoup de français aiment bien ce plat ». Il a l’air fier de cette découverte. « Tu aimes ça ? », « ha oui ! » me répond-il en me redemandant du bouillon.

 

Mardi 24 octobre : Ce matin, je vais à Milenake pour faire le point avec Naivoson. Nous énumérons les jours où il a travaillé pour Projet Action depuis début juillet : 14, dont 7 pendant la mission d’octobre. Je note aussi les frais qu’il a eus : téléphone, taxi-brousse, cyclo-pousse, moto, essence, repas, photocopies et je lui règle ces dépenses en notant bien le détail.

En moi-même, je pense que les 14 jours travaillés ajoutés aux 5 jours payés à M. Alijaona (notre ex salarié) pour l’organisation et l’accompagnement de la livraison des meubles au mois d’août, cela nous donne 19 jours de travail en 4 mois et je ne peux m’empêcher de penser au rythme « infernal » du travail de notre ex salarié sur ces mêmes 4 mois de 2022 par exemple !

Avec Naivoson, munis d’un ruban de 50m, nous mesurons le périmètre du terrain du resto ; le projet étant de réaliser un mur de clôture pour améliorer l’hygiène (surtout dans le fond du terrain) et la sécurité. Le resto géré par M. Naivoson et son association ont pour objectif de relancer l’activité du resto ce qui est une très bonne idée sur laquelle il reste à travailler dans le détail et en profondeur avec notamment une grande question ; quelle (s) clientèle (s) viser ? Après avoir fait le constat que les « organismes » (circulant en 4x4) ont, pour l’essentiel, disparu depuis le Covid et la fermeture des frontières sans compter la crise économique qui dure, il faudra bien se poser les bonnes questions. Je vais inscrire une réunion de réflexion sur ce sujet au programme de la mission de mars.

 

Mercredi 25 octobre : Je suis, à nouveau, à Milenake pour rencontrer (suite à leur demande du mois de juin) l’association pour le développement du village et de la commune dont beaucoup de responsables d’association font partie à commencer par Naivoson et son frère Justôme ainsi que des enseignants, un ancien maire … L’association a un objectif prioritaire : la rénovation totale (dont toiture, menuiseries, sols et peinture) des salles polyvalentes de Milenake réalisées par Projet Action en 2003. Ce projet a plusieurs intérêts : redonner la possibilité d’utiliser ces salles pour les associations et groupes de la commune, mais aussi pouvoir attirer des organismes extérieurs en proposant une « offre » complète pour réunions et séminaires : salles de réunions (dont la grande salle de 40m² et deux autres de 20m²), gîte d’étape avec 6 chambres individuelles (12 places) et un dortoir avec 12 lits de 90 et restaurant « Le Z’AI BU » à 100m. Le projet tient la route à mon avis.

De plus, l’originalité de ce projet est qu’il sera géré par les membres de l’association dont je connais le sérieux. Ils achèteront les matériaux et recruteront les artisans en participant eux-mêmes à certains travaux. Au total, « l’addition » sera bien inférieure à celui d’une entreprise.

Avec les 22 personnes présentes, le repas qui a suivi a été excellent et très jovial.

 

Jeudi 26 octobre : La maison est rangée, le ménage a été fait et ma valise est prête, je peux partir pour Tuléar où j’ai RDV à 15h chez ADES avec Alain le directeur national de cette association.

ADES fabrique et commercialise (à prix réduits grâce à différents partenariats) des foyers économiques de plusieurs tailles (voir la photos des 3 foyers ADES que nous avons offert à la cantine d’Ampasikibo). La conception de ces foyers permet d’économiser au moins 50 % du bois ou charbon de bois. Mon idée est de mieux connaître l’association et d’étudier les diverses possibilités de créer un partenariat avec eux en intervenant au niveau des villages et des communes, à commencer, bien sûr, par notre zone actuelle d’intervention.

Alain WASSERFALLEN me reçoit à 15h et nous échangeons tout d’abord sur nos deux associations, leurs démarches, leurs réalisations, leurs actualités… un tour d’horizon assez large qui nous permet de noter pas mal de point communs. L’intervention de l’un permet à l’autre de rebondir sur une question ou une proposition.

Plus de deux heures après nous décidons de nous revoir demain pour essayer de dégager un fil conducteur qui permettra de bien définir un premier partenariat.

 

Vendredi 27 octobre : A 9h, je reçois M. Albert (entreprise GECIP). C’est l’entrepreneur qui a réalisé cette année les 6 ponts-dalots d’Ankiliabo et l’école + préscolaire d’Antanilebe. Il me remet ses devis pour la terminaison des travaux des deux écoles inachevées. Je fais ensuite le point avec lui sur les autres devis à réaliser : pont vers Analamisampy, radier et dalot à Beravy Ambala, salle préscolaire pour Ampasikibo, Centre de soins (CSB) pour Rano Be, mur de clôture du resto de Milenake … M. Albert me dit qu’il enverra ses devis vers le 15 novembre. Parfait.

A 14h, je me trouve à nouveau chez ADES pour poursuivre les possibilités de partenariat. Apparemment, Alain voit dans Projet Action, son histoire, sa démarche et son expérience la possibilité de s’appuyer sur notre implantation pour arriver à une nouvelle approche pour ADES. Nous convenons, probablement pour juin 2024, d’organiser une rencontre à Milenake avec l’association pour le développement de Milenake et les chefs de village et une autre sur Analamisampy avec le maire, son équipe et tous les chefs de village de la commune. Ces premières rencontres pourraient déboucher sur des réunions décentralisées dans chaque village et autres groupes comme les enseignants, le lycée, le CEG …

Je prends note d’envoyer des compléments d’information à Alain sur les réalisations de Projet Action depuis 27 ans.

Deux rencontres qui ont permis de mieux se connaître et de tracer, je l’espère, les bases d’un futur partenariat.

 

Samedi 28 octobre : Pour ce dernier jour à Madagascar, c’est repos. Je me rends à mon annexe préférée « Le Jardin » pour déjeuner d’une belle pizza aux fruits de mer. Retour « Chez Alain » pour un peu de repos.

 

Dimanche 29 octobre : Couché tôt hier soir, je me lève tard ce matin à 7h passé.

Un taxi passera me prendre à midi 15 pour m’emmener à l’aéroport et pour suivre 1h40 de vol pour St Denis et en soirée 11h  de plus pour arriver lundi matin à Roissy.

Je pense que la mission, sur près de trois semaines, a été bien remplie, mais plus « vivable » avec la « pause » à Mangily pendant cinq jours pendant lesquels je n’ai pas eu à accomplir de tâches ménagères ; ménage, achats, cuisine, ni à soulever les bidons d’eau de 20 litres qui semblent prendre quelques dizaines ou centaines de grammes supplémentaires à chaque mission. Mais oui, je vous l’assure.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

 

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