EDITO Zébu n°110

Décembre 2024, janvier, février 2025

 

 

Une belle année

 

Pour des raisons diverses, 2024 est effectivement une belle année :

1 - D’abord pour la bonne réalisation de tous nos projets 2024 avec des livres par centaines pour les classes de 4e et 3e des collèges de la commune de Marofoty et pour la bibliothèque du CEG et du lycée d’Analamisampy, le Centre de soins de Ranobe, le pont d’Analamisampy, la résorption du point noir de la piste d’Ampasikibo, la réfection totale des salles polyvalentes de Milenake, l’éducation sanitaire …

2 - Pour le début de notre partenariat avec ADES qui a démarré sur les chapeaux de roues et qui laisse entrevoir de très belles promesses.

3 - Pour l’accompagnement sans failles de mon ami Naivoson, toujours présent pour faire ce qu’il faut entre deux missions et pendant les missions, sa simplicité, son humeur toujours égale, son sourire en toute circonstance, sa rigueur … Cela fait maintenant 19 mois que Naivoson nous fait profiter de ses « coups de main », je ne sais pas comment j’aurai fait sans lui.

4 - Notre trésorerie est bonne, ce qui est important pour « voir » le court et le moyen terme, et nous entrevoyons même la possibilité de cofinancer des projets d’autres associations, intervenant à Madagascar (ou éventuellement ailleurs) et nous vous contacterons à cet effet dans le Zébu 111 de fin février.

Voilà, principalement, ce qui nous fait dire que 2024 est une belle année.

Mais nous ne serions pas « complet » si nous ne parlions pas d’une inquiétude : il me semble que les budgets de certains ministères : santé, éducation nationale, enseignement technique (qui n’ont jamais été très florissant) ont l’air d’avoir des difficultés particulières qui vont de « sensibles » à « plus sérieuses ». Quelques signes sont effectivement inquiétant comme au CFP où les enseignants sont quasiment tous de jeunes bénévoles, au lycée techniques où les tables et bancs détériorés ne sont toujours pas remplacés ; 90 à 95 % des lycéens assistent aux cours assis par terre, au CSB de Ranobe où le médecin inspecteur a nommé une infirmière bénévole et nous sommes en attente de l’engagement officiel  du même médecin inspecteur pour qu’il nomme un ou une infirmier (ère) titulaire à Anjabetrongo si nous pouvons y financer le CSB en 2025. Même attente pour le lycée (enseignement général) de Milenake pour lequel nous avons demandé au DREN qu’il nomme, au moins, 50 % de profs titulaires (et donc fonctionnaires) dans l’hypothèse où nous pourrions financer ce lycée en 2025.

Nous comptons vivement sur des réponses positives du côté de la santé comme de l’éducation nationale. Ces réponses positives nous inviteraient à faire le maximum pour financer ces beaux projets. Dans le cas contraire, nous serions amenés à financer d’autres projets. En effet, les personnels bénévoles peuvent être compétents mais le fait qu’ils soient sans salaire ni indemnités, les amènent à s’absenter trop souvent pour aller chercher de quoi vivre.

Espérons !

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

EDITO Zébu n°109

Sept, oct, nov 2024

 

Proche des villageois, concrète et utile

 

Telle pourrait être énoncée la définition de notre démarche humanitaire depuis 28 ans.

Nous n’avons pas de recette, pas de solution toute faite et pas de baguette magique pour décréter ou réaliser le développement miracle. Expérience faite, c’est plus certainement une question de volonté, d’amitié, d’écoute, de réflexion, de travail et de clairevoyance,sans oublier une bonne dose d’humilité. Savoir et réussir à tirer les leçons de tout pour faire mieux les fois suivantes.

 

Proche des villageois et faire mûrir des projets concrets et utiles … cette année 2024 illustre bien cette démarche : recoiffer la salle préscolaire de Matsa dont la moitié de la toiture avait été « soufflée » par un cyclone en février 2023, réaliser un pont de 13m de long sur la piste d’Analamisampy à Ankaray pour franchir le cœur du point noir en saison des pluies, résorber complètement le point noir de 320m de long sur la piste qui relie Ampasikibo à Ambovotsiritsy … pour aller au collège ou au lycée, pour rejoindre un Centre de soins, pour aller vendre ses produits ou en acheter, pour visiter ses amis et sa famille … réaliser un Centre de soins qui va bénéficier à 4000 villageois de tous âges, encourager la pratique du sport et la culture … toutes les réalisations de 2024 sont là pour témoigner.

 

De 1997 à 2024 on dénombre 316 réalisations et actions de la plus petite comme un prêt à 0 % d’intérêts pour l’achat de deux machines à coudre à la plus grande : le CFP (Centre de Formation Professionnelle) d’Ankaraobato et ses 16 bâtiments.

Je n’oublierai pas le partenariat avec ADES  mis en place concrètement cette année, un partenariat qui porte déjà des fruits.

 

Le 14 octobre, les inaugurations de cette année commencent … j’ai hâte d’y être. On va faire la fête : ça aussi c’est concret et utile.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

EDITO Zébu n°108

Juin, juillet, août 2024

 

Evolution et résolution

 

Du point de vue de nos réalisations, 2024 sera une année placée sous le quadruple signe de la santé (CSB de Ranobe), du développement économique (resto et salles polyvalentes de Milenake), de l’amélioration des déplacements (piste Ampasikibo, pont Analamisampy et dalot Beravy) et de l’éducation (toiture salle préscolaire Matsa, bibliothèque dont livres Analamisampy, livres pour les deux CEG de Marofoty).

Une année qui ressemble bien à ce qu’est Projet Action et donc à sa démarche : nous « n’arrivons » pas avec une spécialité prête à être réalisée quelque soit le lieu ou la réalité des besoins. Depuis 28 ans, nous avons choisi de rencontrer villages et communes, d’apprendre à les connaître et comprendre leurs besoins, nous leur demandons ensuite de formuler précisément ces besoins en essayant de les classer par ordre de priorité. La suite est faite de questions, parfois d’objections, pour arriver à des décisions de réalisations en fonction de nos possibilités budgétaires.

Depuis 28 ans, nous croyons très fort en cette démarche, même si nous savons que rien n’est parfait et que la pérennité des réalisations ne dépend pas que de nous. Il y a de fait des réalisations qui vivent leur vie toute seule, ce sera par exemple le cas de la résorption du point noir de 320m de long sur la piste d’Ampasikibo dont les travaux ont commencés fin avril ou encore du CSB de Ranobe dont nous sommes sûrs qu’il y aura un (une) infirmier (ère) mais il n’en va pas de même pour un établissement scolaire pour lequel nous améliorons certes les conditions d’enseignement (il y a des meubles et les enfants sont à l’abri du soleil et de la pluie) mais ce n’est pas nous qui formons, embauchons et payons les enseignants et il faut parfois « s’accrocher » lorsque l’on constate que, dans une école primaire par exemple, il y a 8 enseignants dont un seul est titulaire (donc fonctionnaire et donc payé par le ministère) et 7 suppléants qui n’ont souvent que le BEPC, dont 2 « subventionnés » recevant 50000 Ar/mois quand le SMIC malgache est à 220000 Ar/mois (environ 46€) et les 5 autres « non subventionnés » qui ne touchent rien et à qui on a dit « vous serez peut-être embauché un jour ».

Ce n’est pas la première fois que j’aborde ce problème mais, parfois, un rappel n’est pas superflu.

Nous faisons des choses utiles et dans lesquelles nous croyons, c’est ce qu’il faut faire, c’est une belle évolution mais dans certains cas, pour la résolution il faudra patienter.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

 

EDITO Zébu n°107

Mars, avril, mai 2024

 

Tous ensemble, eux et nous !

 

 

Les deux écoles (1 bureau + 4 salles primaire + 1 grande salle préscolaire) d’Ankaray sud et de Beravy Ambala sont terminées ; les réceptions provisoires ont eu lieu le 20 décembre dernier.

Pendant la dernière mission, en octobre, en lien avec les deux entrepreneurs, j’avais établi un planning prévisionnel pour terminer les travaux (« abandonnés » par l’entrepreneur initial). Nous étions le 10 octobre et le pari avait été pris que les écoles pouvaient être terminées avant Noël. C’était un pari, mais c’était aussi un vrai objectif. Les différentes étapes : devis, virement des avances de démarrage, les entrepreneurs allant à Tana pour commander et attendre la fabrication de leurs tôles, reconstituer leurs équipes, commander de nouvelles menuiseries, le ciment, les peintures …

Tout à bien fonctionné dans la petite équipe « Entrepreneurs-Projet Action », sur place, M. Naivoson a suivi les travaux et m’a informé régulièrement, les meubles (livrés en août) ont été vérifiés et rectifiés … et voilà les écoles prêtes à être utilisées, les inaugurations auront lieu les 18 mars (Beravy) et 20 mars (Ankaray).

C’était un peu stressant, en octobre et après, mais tout s’est bien passé et je pense que les donateurs et parrains sont comme moi aujourd’hui en pensant aux plusieurs centaines d’enfants bénéficiaires de ces écoles ; tous ensemble, eux et nous … nous sommes heureux !

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

 

EDITO Zébu n°106

déc. 2023 - janv. fév.2024

 

Santé !

 

L’amélioration du niveau de santé des populations de cette région la plus aride et donc la plus pauvre de Madagascar : c’était l’objectif premier de Projet Action en cette fin 1996, il y a 27 ans et 27 ans après cet objectif reste prioritaire pour nous même si parfois l’amélioration du niveau de santé prend des chemins apparemment détournés.

Car, mis à part les réalisations d’infrastructures de santé comme les maternités d’Ankaraobato, de Tsianisiha ou de Beravy Haut et les CSB (Centre de Santé de Base) de Manombo, de Milenake, de Tsiafanoke, de Marofoty, de Bevala, d’Ambovotsiritsy et le projet 2024 du CSB de Rano Be, il y a eu, aussi :

  • Les milliers de réunions d’Éducation Sanitaire et Nutritionnelle,
  • Les formations et le fort développement du maraîchage
  • Les pistes servant notamment à se rendre plus vite et plus facilement aux CSB
  • les puits
  • L’irrigation
  • L’aide au sport
  • L’éducation, du préscolaire au lycée
  • Le développement économique (marchés couverts, magasins de stockage ...) qui a sérieusement réduit les freins aux soins (médicaments payants)
  • etc …

Tout se tient, tout est lié, même si parfois, on l’oublie.

Je ne me souviens pas de toutes les inaugurations, années après années, mais je peux dire que pour moi, l’inauguration d’un CSB a toujours été la plus émouvante, celle où j’ai ressenti le plus profondément que nous avions bien fait, malgré les nombreuses difficultés et autres problèmes, de sortir de nos « coquilles » pour créer cette belle association qu’est Projet Action.

Et en repensant à la dernière inauguration en date du CSB d’Ambovotsiritsy, je dirai, comme nos amis Suisses lorsqu’ils trinquent : « SANTÉ ! »

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

EDITO Zébu n°105

sept, oct, nov 2023

 

Avancer et tenir,

 

Encore une mission de passée, une mission fraîche et fatigante, avec, aussi, son lot de surprises et une « première » ; les quelques jours de repos qui ont été très appréciables mais le plus important étant, bien sûr, l’utilité de cette mission qui a permis de suivre, de contrôler et de faire avancer les réalisations 2023 et de recenser plusieurs projets pour 2024.

Il est toujours très intéressant d’échanger avec les différents responsables dont les maires sur le bien fondé d’une demande ou d’un projet … le besoin le plus judicieux … une école ou un centre de soins ? … les deux ou une piste ?

Nous avons, sans doute, fait quelques erreurs dans le passé, mais aujourd’hui, l’expérience (27 années et plus de 80 missions) nous permet d’être de plus en plus pertinents, je pense, même s’il faut échanger encore plus, en proposant, en posant des questions, en faisant des remarques et souvent, en rappelant telle ou telle expérience des précédentes années … pour qu’ensemble : villages, maires et autres responsables d’associations, nous soyons non seulement d’accord , mais mieux encore : tous passionnés par ce projet pour le bien de tous et, au minimum, pour le plus grand nombre.

Après 2023, il y aura 2024 … avancer et tenir malgré les secousses des pistes et celles de l’intérieur.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

EDITO Zébu n°104

juin, juillet, août 2023

 

Ensemble avec le peuple et pour lui

 

Les surprises, bonnes ou mauvaises, les problèmes matériels ou ceux liés aux différences d’appréciations, les communications plus ou moins bien notées et souvent laissées de côté, les amitiés renforcées pour certaines ou mises à mal pour d’autres, les intentions que l’on a et les actions que l’on mène, ce que l’on est et les perceptions que les autres ont de nous ….

 

Tout cela et bien d’autres choses génèrent parfois des incompréhensions.

 

Incompréhensions qu’il faut apprendre à surmonter pour continuer d’avancer sur les objectifs de départ, ce qui est loin d’être toujours facile et rapide. Des responsables voire de hauts responsables absents, des promesses non tenues …. Il est rare que nous puissions pallier ces absences.

 

Alors, il faut « tranquillement » revenir aux objectifs qui forment le socle de notre action : notre aide au développement en améliorant le niveau de santé, en favorisant le développement social, économique, culturel et humain. Sans oublier d’essayer de favoriser les prises de responsabilité et d’initiatives d’une partie de nos interlocuteurs.

Expliquer sans relâche le sens de notre action et de nos réalisations pour le bien commun.

 

Écoles, collèges, lycées, centre de formation, centres de soins, pistes, ponts, tournois de foot et de pétanque, éducation sanitaire et nutritionnelle, concerts …

 

Tout faire avec eux, ensemble, tout pour le peuple de la brousse.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

 

EDITO Zébu n°103

mars, avril, mai 2023

 

Il pleut il pleut bergère ...!

 

M. NAIVOSON, leader paysan de Milenake et ami de longue date, que j’ai eu au téléphone le 20 janvier m’a fait pleurer !

Là-bas, en brousse et dans le sud-ouest en général : il a plu début décembre et il pleut quasiment tous les jours depuis mi-décembre et au 10 février, il pleuvait un jour sur deux.

Après trois ans sans une goutte d’eau, les rizières (dont celles de Tsaragiso) à sec ; je n’avais jamais vu ça depuis ma première venue en 1994 … Maintenant, il pleut là-bas !

Plusieurs fois, j’ai demandé à Naivoson, « c’est vrai ? » et « les rizières se remplissent ? », « elles sont mouillées, mais il en faut plus pour les remplir » … mon émotion m’a empêché de faire de longs discours et d’exprimer mon bonheur. J’entendais Naivoson qui riait d’entendre mes silences et mes « et alors … e… cultures … les paysans bossent ... »

DERNIERE MINUTE (18 février) : Tous les agriculteurs sont aux champs, notamment les riziculteurs, même si certains n’ont pas assez de plants, les rizières ont l’eau qu’il faut.

C’est merveilleux, l’eau est revenue, c’est beau la vie !

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

EDITO Zébu n°102

déc 2022, jan, fév 2023

 

Ils seront heureux et nous le serons avec eux

 

Depuis 26 ans, notre démarche et notre objectif consistent à viser l’amélioration et la transformation des conditions de vie des populations… Au moins un peu, parfois beaucoup et quelques fois complètement. C’est ce que nous réussissons à faire, je pense.

Mais il faut savoir que le chemin est parfois semé d’embûches… Il faut alors trouver un moyen de contourner la difficulté, prendre un peu de recul, rester calme, contacter plusieurs personnes pour avoir des nouvelles ; quand on attend, par exemple, pendant des semaines, voir plus, les réponses aux questions posées, quand on attend (aussi longtemps) de savoir si telle chose qui devait être faite a été faite… C’est une perte de temps pour la réflexion et pour l’action qui doit suivre et cela peut « user » !

Et puis, dans la tête, il y a ces moments où, heureusement, on voit les villageois, des jeunes, des enfants ; on pense à eux, le projet ou la réalisation en cours… C’est pour eux, et là, ça redonne de la force, de l’espoir, de la volonté et les convictions sont retrouvées et ravivées, pour un temps au moins.

En cette fin d’année 2022, les convictions sont là et bien là et 2023 verra se réaliser plusieurs projets indispensables aux populations concernées ; écoles primaires, salles préscolaires, centre de soins, ponts, cantine… Les devis négociés comme il se doit et notre budget nous diront ce que nous pourrons faire.

Deux choses sont essentielles, la première, c’est la population et ses besoins prioritaires, la seconde, c’est vous, parrains et donateurs et vous concernant, ce qui nous rend optimistes, ce sont vos courriers, vos appréciations et votre ferveur souvent exprimées, et bien sûr, votre fidélité remarquable. Cette fidélité et cette ferveur représentent pour nous une force incroyable et incomparable, une véritable potion magique !

Je vous le dis comme je le pense, avec vous toutes et vous tous, 2023 sera une très belle année, une de plus, pour les villageois de là-bas. Ils seront heureux et nous le serons avec eux.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

EDITO Zébu n°101

sept, oct, nov 2022

 

Des émotions et des projets 2023

 

Quelle mission ! Une mission pleine et intense, riche en contacts et en émotions.

Vous en lirez, je pense, le compte-rendu dans ce n° 101 de notre Zébu.

Un compte-rendu dense … et dire que j’ai essayé de « faire court ».

J’avais envie de tout vous dire, toutes les rencontres et toutes les émotions à Bevala lors de l’inauguration du Centre de soins avec le fils de feu ma copine Rekavitse et avec la gamine qui avait deux ans en 99 et qui dansait déjà, à Milenake avec la rencontre de mon ami Tsiafoë et l’incroyable victoire des filles de Tsaragiso au grand tournoi de foot communal … le petit poucet Tsaragiso qui a battu tous les gros villages, à Ambovotsiritsy pour l’inauguration de l’école et de la salle préscolaire, à Ampasilava, autre inauguration, avec Prisca la super dynamique, au CFP lors de la fête du 12e anniversaire avec le très beau concert de la chorale Misafa, le 25 juin à Milenake à l’occasion des tournois de boules devant le resto le « Z’ai bu » et encore un super concert de la chorale et enfin le 26 juin (fête nationale) à Analamisampy … les danses et les rires. Et encore … j’en oublie !

Que d’émotions, diverses, réjouissantes ou fortes mais toujours réciproques celles: des villageois de tous âges et les miennes. Des émotions parfois individuelles et souvent partagées, celles que l’on voit et celles que l’on a.

Des pensées aussi lorsque un maire, un médecin inspecteur, un directeur d’école ou un parent d’élèves parle de Projet Action en nous félicitant et en me demandant de vous remercier vous les parrains et donateurs, dans ces moments forts je pense à vous tous en me disant « ah, s’ils étaient tous là ... ».

Et, entre deux contacts ou rencontres, entre deux ou trois émotions, des projets pour 2023 voient le jour ou se précisent et se confirment. Manifestement, 2023 ne sera pas exclusivement centrée sur l’éducation. Après trois années très majoritairement « éducatives » avec 11 salles préscolaires, 8 écoles primaires, 4 CEG et 1 lycée d’enseignement général, 2023, outre 3 écoles primaires et salles préscolaires, pourrait voir se réaliser 1 nouveau centre de soins, la suppression d’un « point noir » sur une piste, 3 petits ponts et une cantine scolaire … si tout cela ne dépasse pas nos possibilités budgétaires.

La toute prochaine mission d’octobre verra une marraine m’accompagner et si et si … vous étiez plus nombreux en octobre 2023 … que d’émotions nouvelles pourrions-nous vivre ! Alors venez.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

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EDITO Zébu n°100

juin, juillet, août 2022

 

Sommes-nous prêts ?

 

De nombreux indicateurs sont là, les études sont légion. Madagascar, peu importe son classement, reste un Etat « fragile ». L’étude 2021 réalisée par Fund For Peace * mentionne entre autres : 1,5 million de Malgaches sont en danger de famine dans le Grand Sud ; 42% des enfants de moins de 5 ans souffrent de retards de croissance et ne combleront plus jamais leurs carences en termes de développement intellectuel ; seuls 17% des jeunes de la classe d’âge de troisième sont capables de lire leur propre langue….

 

Depuis combien de temps ce pays souffre-t-il ? Sommes-nous prêts à ce que cela change ?

 

« Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde » dit Gandhi. Si nous voulons changer les choses, il nous faut nous changer nous-mêmes. Il nous faut commencer à croire qu’il y a d’autres possibles, il nous faut croire en Nous. Nous sommes seuls responsables de croire ou de ne pas croire en un projet collectif sur lequel nous pourrions bâtir l’idée même de croissance, de développement, de progrès. Sommes-nous prêts à y croire ?

 

Malgré les problèmes d’insécurité croissants, la violence, le manque d’eau potable, l’accès aux soins et à l’éducation limités, vous êtes nombreux à soutenir notre enthousiasme jamais démenti. Tous les chantiers prévus (sauf un) ont démarré il y a un mois. La mission de juin va permettre d’inaugurer les dernières réalisations de 2021 : écoles primaires et salles préscolaires à Ampasilava, Ambovotsiritsy et Angara et le centre de soins de Bevala. Elle sera aussi l’occasion de suivre les chantiers 2022 et de préparer 2023.

Inlassablement, Philippe repart avec une persévérance et une énergie qui inspirent le respect et l’admiration. Et à chaque fois, les nombreux villages qui ont bénéficié des projets de Projet Action organisent un accueil mémorable. Et à chaque fois, les 150.000 habitants de ces villages ouvrent leur joie, leur cœur et ont toujours un nouveau projet à nous soumettre. C’est un vrai capital social, une belle action collective !

Lui, il est prêt. Eux, ils sont prêts.

                                                                                                   Anne GOIRAND – Trésorière de Projet Action

*https://fragilestatesindex.org/

 

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EDITO Zébu n°99

mars, avril, mai 2022

 

Reprise de contact

 

 

Nous nous sommes revus, enfin, le contact avec le terrain a été repris après 22 mois d’éloignement forcé, 22 mois de doutes, 22 mois d’espoirs toujours repoussés.

Mais ça n’a pas été simple, ni de tout repos, vous lirez certainement le compte-rendu de la mission de janvier, une mission pas comme les autres avec des « nouveautés », des surprises et des emplois du temps anormalement chargés, mais Projet Action ne sachant pas faire les choses à moitié, il n’y avait qu’un choix ; celui de continuer d’avancer pour conserver notre démarche et pour être toujours à la hauteur des attentes que nous avons fait naître année après année.

Les communes et les villages sont toujours avides de progrès et de développement, en particulier dans la commune d’Analamisampy qui connaît un retard certain sur les autres communes, même si ces dernières ne manquent pas de projets, de demandes et d’espoirs. Et notamment dans le domaine de l’éducation ; du préscolaire au lycée. Il existe une forte prise de conscience de la part des villageois de l’importance capitale du début de l’éducation des premiers « acquis » même si l’on peut raisonnablement penser que Projet Action est, au moins en partie, responsable de cette prise de conscience après les réalisations de l’école maternelle d’Ankaraobato en 2013, la grande salle préscolaire d’Antsonomarify en 2018, salle préscolaire de Bekodoy en 2019, les salles préscolaires à Antandroke et Ankadobarika en 2020 et celles d’Ampasilava, Analamisampy, Ambovotsiritsy, Matsa, Ambahija et Angara en 2021…

Et il y en aura d’autres en 2022 !

Avec vous, on y va !

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

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EDITO Zébu n°98

déc 2021, jan, fév 2022

 

Enfin !

 

Le 12 janvier prochain, après 22 mois sans avoir pu aller « là-bas », j’ai mon billet pour un vol Paris/Tana. Il y aura eu un test PCR avant le départ et il y en aura un autre à l’arrivée, le 13 au matin, avec 24 h à 48 h d’attente annoncée pour avoir le résultat.

En espérant que tout se passe normalement et « clairement ».

Ensuite, j’attendrai le dimanche 16 (il n’y a, à ce jour, qu’un vol par semaine pour Tuléar) pour m’envoler vers Tuléar. Et, dès le lundi 17, le programme commencera avec la réception de nos entrepreneurs à 8 h et une première inauguration (CEG d’Ambolimailake réalisé en 2020) à 11 h.

Donc, à priori, je vais les revoir : revoir les villages, revoir les villageois, revoir la brousse, revoir Tsaragiso, revoir les amis et voisins, revoir les projets, les recenser, les questionner, les faire mûrir, les valider pour continuer d’avancer avec eux, encore et toujours avec eux !

Je n’ose presque pas trop y penser, pour ne pas, une fois encore, être déçu par l’arrivée d’un nouveau problème qui supprimerait les vols et fermerait les frontières.

Je dois absolument retourner là-bas pour poursuivre les rencontres, comme nous le faisons depuis 25 ans et pour faire vivre l’espoir et la fierté, la leur et la nôtre, pour que les sourires illuminent tous les visages et pour que les rires ponctuent tous les bonjours, toutes les paroles, tous les discours.

Les espérances sont fortes, ici et là-bas, alors le nouveau venu « Omicron » est prié de passer son chemin.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

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EDITO Zébu n°97 

sept, oct, nov 2021

 

 

Les projets et chantiers 2021 sont soit terminés, pour huit d’entre eux, soit en cours pour sept autres mais à part ça, des dizaines de milliers de villageois de nos villages d’intervention nous attendent pour préparer 2022, mais aussi les dizaines de salariés des entreprises que nous faisons travailler, sans parler d’un certain nombre de commerçants ; vendeurs de matériaux, hôteliers, restaurants, gargotes, taxis, conducteurs de vélo-pousses, loueurs de 4x4, stations services, vendeurs de fruits et légumes ou de THB, marchands de toute sorte et j’en oublie …

18 mois que je ne les ai pas vus et pourtant avec ou sans masque je les reconnaîtrai … TOUS.

Oui je les reconnaîtrai car depuis 25 ans, avec eux nous ne faisons qu’un, même si nous avons quelques différences : nous marchons beaucoup moins qu’eux pour aller au marché, ils dépensent beaucoup moins que nous pour se chausser même si certains accentuent cet écart en allant pieds nus, ils consomment beaucoup moins d’essence que nous et pour ça ils sont très malins et détiennent une recette infaillible … ils n’ont pas de voitures.

J’arrête là nos différences, la liste serait très très longue et malgré ces innombrables différences il y a quelques points qui nous rassemblent comme le bonheur de se revoir et de s’embrasser ; je pense à Naivoson, à Tsiafoë, à Lisa, à Danielson. Et puis ce grand objectif commun d’avancer ensemble vers le développement et en tout cas vers un mieux être et un mieux vivre avec, au passage, pas mal d’occasions de chanter, de blaguer et de rire.

Alors tous ensemble ici, parrains et donateurs, souhaitons que les frontières malgaches se ré-ouvrent très vite pour que nous puissions retrouver nos amis de l’aride sud-ouest malgache pour continuer avec eux.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

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EDITO Zébu n°9 - juin, juillet, août 2021

La voix et la voie

 

Misère et pauvreté ne sont pas une fatalité, c’est notre credo. Grâce à la grande générosité de ses donateurs et parrains, Projet Action accompagne une centaine de villages et plus de 150.000 habitants… Madagascar nous montre notre voie !

Fin avril la première phase des chantiers a démarré à Analamisampy : salle préscolaire, 2 nouvelles salles du primaire, un nouveau CEG… Et puis aussi à Angara, à Ambahija. Et puis en août, la deuxième phase avec encore des écoles dans trois nouveaux villages et un centre de soins dans un quatrième... et puis, et puis…on ne s’arrête jamais, tu vois !

Le confinement pousse à la solidarité, envers nos personnels soignants, envers les personnes les plus vulnérables… et Projet Action a elle-aussi fraternisé. Comment contourner l’absence de vols Paris - Tana : certes par la REA, fiche très efficace (cf dernier Zébu), mais aussi par le partenariat… une autre voie !

Ainsi Projet Action a choisi de participer à une opération (qui donnera la patate !) de l’organisation Fert qui partage les mêmes valeurs d’accompagnement, de développement sans créer de situations d’assistanat. Là, tu es sans voix !

Bercée par les chants traditionnels de son pays qu’elle quitte à 17 ans pour la France, La jeune chanteuse malgache Marghe, par sa persévérance et son talent envoûte The Voice et nous enchante par son énergie et sa voix !

Sensibles à tous vos encouragements, aux retours émus et enthousiastes par téléphone et parfois par mail de nos amis malgaches, nous vous remercions encore et toujours… et beaucoup d’espoir Projet Action voit !

 

Anne GOIRAND – Trésorière de Projet Action

 

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EDITO Zébu n°95 - mars, avril, mai 2021

 

2021 : nouveau départ, nouvel espoir ...

 

2020, année oh combien particulière, a vu Projet Action poursuivre ses réalisations à Madagascar : trois CEG dont un avec internat, deux salles dédiées aux préscolaires, deux marchés couverts, un poulailler, l’alphabétisation adultes, l’éducation sanitaire et nutritionnelle …

 

Madagascar où bon nombre d’observateurs ont remarqué et souligné notre performance avec étonnement : « Projet Action continue ! », « Projet Action est toujours là, avec nous ! », « Projet Action est une des très rares ONG à poursuivre ses actions et réalisations en 2020 ! » …. même si quelques réalisations n’ont pu avoir lieu (notamment dans la nouvelle commune d’Analamisampy) pour cause d’absence de missions : mission écourtée en mars et pas de missions en juin et octobre …

 

     Voici 2021 qui sera l’année de l’espoir et du nouveau départ … pour fêter notre 25e anniversaire !

 

Pour 2021, il faut bien sûr de l’optimisme pour regarder toujours devant. Il faut aussi développer l’art de l’adaptation commencé en 2020 :

  • difficultés de contacts avec notre salarié ? … utiliser d’autres contacts pour avoir et transmettre des informations !
  • pas de missions ? …. créer le REA et activer notre salarié ! (voir article « prochaine mission et REA »)
  • pas de marchés de Noël ? …. développer la vente par correspondance !
  • fléchissement des dons ? …. donateurs et parrains ont spontanément réagis surtout en décembre par des dons supplémentaires et des dons exceptionnels !
  • 2020 année difficile pour l’humanitaire ? …. ensemble, parrains et donateurs, nous en avons fait une année presque normale !
  • frontières fermées et absence de vols pour aller là-bas ? …. pendant que j’écris cet édito, j’apprends par mon agence de voyages qu’Air Madagascar devrait reprendre ses vols en avril !

2021 sera effectivement l’année du nouvel espoir et du nouveau départ !

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

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EDITO Zébu n°94 - déc.2020, jan. fév. 2021

 

Pays pauvre et pauvre pays

 

Toutes les « attaques » subies par Madagascar en 2020 se font durement ressentir en cette fin d’année et se feront malheureusement ressentir, au minimum, en 2021.

La Covid, même si elle a fait 80 fois moins de morts qu’ici en France (en comparaison aux nombres d’habitants respectifs), a générée quelques mesures drastiques dont un couvre-feu (de 15h à 5h du matin) de plusieurs mois et avant cela ; la fermeture des frontières malgaches. Ces mesures, ajoutées à d’autres, ont provoquées un effet « loupe » en accélérant les problèmes pré-existant et en provoquant une dégringolade de ce qui fonctionnait au moins un peu : l’exportation de quelques produits comme les letchis, la vanille, les pierres précieuses et semi-précieuses sans oublier les fameuses crevettes bio de Madagascar ; tout cela est perturbé. Il faut ajouter, bien sûr, les hôtels, les restaurants, les locations de 4x4, les ventes de carburants … la liste est longue.

Le nombre de touristes ne baisse pas de 90 % sans provoquer quelques gros dégâts.

La sécheresse qui s’est abattue sur tout le pays est encore plus ressentie dans les zones habituellement arides et principalement le grand sud où des dizaines de communes et des dizaines de milliers d’habitants « dégustent » des cactus, histoire d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Et comme chaque année dans cette région, les villageois assistent aux visites de ministres et grosses ONG qui distribuent quelques vivres, quelques remontants et quelques discours.

Nos villages et communes d’intervention souffrent moins qu’ailleurs mais sont touchés par  la sécheresse.

Mais au-delà de ça, au-delà de nos réalisations 2020 et du mieux-être qu’elles vont procurer, il y a les rencontres qui n‘existent plus depuis mon départ un peu précipité du 18 mars dernier. Tous ces contacts, ces échanges, ces discussions qui maintenant ne peuvent plus avoir lieu qu’en rêves. Je pense à pas mal d’amis là-bas qui doivent commencer à se dire que je suis un peu long à revenir.

Quant à moi, ne pas être là-bas, ne pas pouvoir y aller, ne pas pouvoir recenser et faire avancer les projets, échanger et blaguer avec eux, est une douleur quotidienne.

Mais je n’ai pas l’habitude de terminer sur une note pessimiste alors je pense aux villages, aux amis, aux projets, aux réalisations, aux blagues et aux « comment vas tu » ? Ils vont être beaux ces moments de vie, quand ils auront lieu, et il faut sans doute que je pense à faire installer des essuie-glaces sur mes lunettes de soleil.

 

Philippe MEYER – Président de Projet Action

 

 

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